Paysage panoramique, prairie, montagnes et ciel orageux

#50

Paysage près de Tsochen, Tibet, 1985

Jaroslav Poncar

Sur le toit du monde, en Asie du Sud, s’écoule un fleuve magistral, qui porte un nom différent en fonction du pays qu’il traverse : au Tibet, où il prend sa source près du mont Kailash, on l’appelle le Yarlung Tsangpo ; en Inde, où il poursuit sa course, il prend le nom de Brahmapoutre (fils de Brahma) avant de terminer son immense parcours au Bangladesh, où on le désigne sous le nom de Jamuna. Au sud de ce fleuve se déroule l’Himalaya, une chaîne de montagnes qui sépare le sous-continent indien du Tibet et de l’Asie centrale. Au nord du Tsangpo court une autre gigantesque chaîne de montagnes, découverte au début du XX° siècle par le célèbre explorateur suédois Sven Hedin. Après une rude bataille à la Royal Geographical Society de Londres, ce dernier a pu lui donner le nom de Transhimalaya – nom choisi car vue de l’Inde, cette chaîne de montagnes se situe derrière l’Himalaya.

Au cours de l’été 1985, Jaroslav Poncar a eu la chance de participer au premier groupe d’étrangers admis à voyager au Mont Kailash, le mont sacré des tibétains. Bien que le Tibet subisse un climat semi-aride, les pluies torrentielles sont fréquentes et ce fut d’ailleurs le cas à l’occasion du voyage de cet été-là. Devant l’impossibilité de franchir les rivières grossies par les crues, l’équipe dû faire un long détour de plus de 100 km par la Route Nord, traverser le Transhimalaya et  passer par Tsochen. Mais ce fut une chance, car le plateau de Chang Tang semble avoir été créé pour la photographie panoramique. Par ailleurs, les pluies torrentielles des derniers jours avaient transformé ce paysage semi-désertique en un véritable paradis aux innombrables nuances des verts les plus somptueuses. The chance of a lifetime, comme disent nos amis anglo-saxons…