#33

Nepal, 1974

Edouard Boubat

C’est une scène déroutante qui se déroule devant nos yeux : au bout d’une allée de pierre, que l’on imagine à la sortie d’un temple, deux petites silhouettes de singe se détachent. Au milieu d’une végétation luxuriante parée de l’épais brouillard familier à ces contrées lointaines, ces deux petits personnages nous offrent un moment enchanteur de plénitude tranquille. Un instant suspendu, une séquence d’éternité comme cet artiste aime à montrer.

La poésie qui s’en dégage est très représentative de l’art d’Edouard Boubat, dont la photographie avait une vérité qui ne s’apparentait à rien, ni au cinéma, ni à l’écrit, ni à la peinture (Marguerite Duras). C’est un instant de vie, tout simplement : J’aime la photo, c’est tout. Ce tout est la vie. elle est inépuisable.

Boubat aimait à donner comme seul conseil l’INCONSEILLABLE. L’essentiel, disait-il, était ailleurs : Approchons-nous au plus près de la vie. Ouvrons l’œil. Aimer la vie, le bonheur, montrer les petites choses qui nous ravissent, car selon lui, photographier, c’est exprimer une gratitude.